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Le blog de Jacques Raffin
22 février 2022

Si j’étais vous… (l’imposteur)

« Si j’étais vous… » Qui n’a jamais entendu ce début de phrase ?

Naturellement, on a aussi la variante « Si j’avais été vous… » et la suite de la phrase vaut son pesant d'or… dur !

En réalité, si j’étais vous, je serais vous complètement, avec votre corps complet, votre passé intégral, votre manière de penser, vos goûts et, de moi, je n'aurais que quelques souvenirs superficiels (ceux que vous avez de moi…) et mon nom, si vous connaissiez mon nom…

Autrement dit, si j’étais vous, je n'aurais pas d'autres possibilités que de penser comme vous, d'agir comme vous le faites, parce que je serais vraiment vous, sans un milligramme de mon ancien moi, et je serais prisonnier de vos manières de penser et d'agir, de vos croyances et de vos illusions. Mes erreurs et mes illusions ne m'atteindraient plus aucunement, mais j'aurais les vôtres pour les remplacer…

Ah ! Mais c'est tellement facile de se mettre partiellement à la place de quelqu'un d'autre et d'y mêler sa personnalité pour faire croire que l'on pourrait mieux faire, pour prétendre le comprendre, partager son mérite ou, au contraire, le condamner pour son comportement…

Avec tout ce que je crois savoir et que vous ignorez, si j'avais été vous, j'aurais pu faire beaucoup mieux, différemment, évidemment, parce que j'aurais su garder les portions de mon ancien moi qui me paraissent les plus intéressantes… C'est du moins ce que pense la personne qui prétend se mettre à votre place… Comme si c'était possible…

Et si ça avait été possible ?

Si vous aviez été moi, vous auriez commis les mêmes erreurs aux mêmes moments, subi les mêmes échecs à leur minute exacte et vous auriez vécu ma vie exactement comme elle s'est déroulée… ou alors, vous n'auriez pas été moi-même, juste un imposteur prétendant faire mieux avec le même jeu dans la main…

Mais alors, si l'on ne peut plus prétendre se mettre à la place d'autrui, comment peut-on le juger ? S'il a du mérite, quelle valeur lui prêter ? S'il a mal agi, comment le condamner, dès lors qu'on accepte le fait que l'on aurait fait la même chose à sa place ?

À suivre…

S-210222-039bs

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